Noveling Life

Univers D'Un Apprenti Conteur – Alsem WISEMAN

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Contemplations

vendredi 14 octobre 2016

J’aime la texture rêche de l’herbe sous mes pieds
Comme la caresse tacite du soleil sur mon front
Ces choses me rappellent l’insouciance de l’enfant
Comme l’indolence du sage à l’ombre du manguier

Je prise l’alchimie des solitudes apprivoisées
Le rayonnement précieux de chaque contemplation
Nourriture pour ma foi, nectar pour ma raison
Et l’abri d’un savoir éphémère et entier

J’aime de la vie ces zestes à la fois doux-amers
Qui se conjuguent autant que les chagrins d’une mère
A l’infini, ils couvent un amour ineffable,

L’adversité sinon ne serait pas vivable.
Quotidiennement je guette ces instants irréels
Qui pourtant ne possèdent rien d’extraordinaire.

Quotidiennement je guette ces instants irréels
Qui pourtant ne possèdent rien d’extraordinaire,

Quotidiennement je guette ces instants irréels
Qui pourtant ne possèdent rien d’extraordinaire…

Hantise

lundi 14 mars 2016

Le temps ne guérit rien, toutefois il habitue,
Métamorphose le moi qu’il évide de substance
Qu’il remplit à nouveau selon les circonstances
Le temps ne guérit rien, il façonne, puis il tue

L’âme qui se lamente sur ses vertus perdues
Trouve son malheur ancré au sein de sa constance
L’aversion au changement définit son essence.
Cette lutte est implacable, incessante et ardue

Face au torrent furieux qui nous pousse à choisir
Comme si vivre n’était que marcher ou mourir
L’inertie ne vaut rien dans l’Univers vivant,

Le temps bat notre Forme en forgeron puissant
Aussi cette voix qui monte, triste, presque brisée
C’est l’Idée qui nous somme à notre intégrité

Désolation

jeudi 28 janvier 2016

Voici je te contemple meurtri dans ta détresse
Âme recroquevillée sur une peine indicible,
Défaite, désolée, autrefois invincible
Aujourd’hui rescapée de l’illustre forteresse

Jadis ; t’en souviens-tu du temps de ta jeunesse ?
Lorsque la joie de vivre battait dans ta poitrine
Et coulait comme une onde avide et vagabonde
Que le Monde était merveille, liesse et ivresse ?

Ce temps est révolu, enterré comme tes rêves.
Broyées par le fatum, tes célébrations brèves
Résument des victoires fugaces et éphémères.

Tel Phébus à son zénith tu connais la chute lente,
L’amertume de l’échec, la désolante descente
Sauras-tu triompher de cette poignante misère ?

Larmes

mercredi 3 juin 2015

Si plus aucune larme ne nous reste pour pleurer
Ceux qu’encore nous aimons et qui ont trépassé
Si nos cœurs dénervés s’acharnent et se rebellent
Nos visages émaciés témoignant notre peine

Si plus aucune larme ne suffit pour combler
Ce gouffre béant laissé par l’infortune
Inutile la sagesse qui pourtant nous enseigne
Que mortelle et périssable demeure toute chose née

Que la joie de la naissance dissimule la semence
Qui crée tous ces instants d’ineffable souffrance
Aussi, vois-tu, chaque larme devient mon élixir

Je me goinfre de ma peine, me délecte de cette cendre
Et dans cette géhenne où tu me vois descendre
Sache bien que j’y médite chacun de nos soupirs

Prophète

jeudi 12 juin 2014

De ses lèvres, les mots tombent, avec force et fracas.
Le voilà qui titube d’un jaillissement d’ivresse ;
Il est seul que la rime parvient à mettre en liesse.
L’idée n’est point la forme, c’est là tout le tracas.

Le poète, le prophète, armé de son houka,
Nargue ses congénères du fond de sa détresse.
Entre rires et larmes, se mesure sa hardiesse
Et sa mélancolie, son ultime prédicat.

Il est un habitant des époques lointaines,
Qui s’engonce et se frustre des lois contemporaines.
Il sait sa lutte vaine et d’autant plus précieuse.

Point de vérité première dans cette réalité :
La poursuite du sens ? Quelle folie audacieuse.
Aussi il se calfeutre dans sa lucidité.

Ton monde…

mercredi 21 novembre 2012

Ton monde me tue.
J’y respire pourtant.
J’y trouve plus de joies que je ne pourrais dénombrer.
Ton monde me tue.
Et c’est mon grand regret…
J’aurais voulu ne rien avoir à reprocher.
Depuis combien de temps remontent mes dernières larmes ?
La vigueur de mon corps dément celle de mon âme, qui à petit feu se meurt, dépérit telle une flamme trop longtemps étouffée.
Ton monde me tue, comme ta méchanceté, élevée comme par mégarde au rang de loi et de vertu.
Tu ne sais plus que penser, aussi nies-tu le Sens.
Ton éternelle quête t’aurait-elle donc blasé ?
Je sais le découragement, je sais la frustration.
Mais aucune raison n’existe pour que tu cesses cette tâche des plus sacrées.
Ton monde me tue, par manque de profondeur ; je me noie dans le vide qui partout m’environne.
Mon quotidien se délite en journal télévisé, tout aussi insipide et semblablement lointain.
Le malheur de l’autre ne me touche plus à force.
Un peu comme les “bonjours” que l’on dit sans penser.
Sans penser, sans ressentir, les remords se dissipent.
Que reste-t-il de moi ?
Je suis pris dans l’engrenage d’exigences matérielles.
Certaines choses, je le fais sans plus savoir pourquoi.
Cette routine absurde qui me réduit l’horizon, qui dénigre ma raison…
Cette routine, c’est ton monde.
Mon triste frère, mon reflet !

Mélopée

mardi 20 novembre 2012

Et si ce chant de guerre, cette litanie barbare,
Irrite tes préférences, augmente ton amertume,
Sache, très cher, que ta peine est de la mienne une part.

Ce serpent ancestral qui de mort accoutume,
Ce dragon millénaire d’universelle coutume,
Aujourd’hui encore détruit notre innocence.

Pour autrui, l’homme toujours devient une violence ;
Peu importe l’époque, cette manie s’exhume,
Se révèle à nous-mêmes d’un visage gangrené.

Par nos propres actions, l’horreur renouvelée
Nous malmène et nous guide, nous démets de nos choix.

Ironiquement, ce chant, rassurant notre émoi,
Devient notre seule gloire, notre pire fantaisie.

Car dans ce cri puissant, lancé tel un défi,
Réside un deuil profond, ineffable et inouï.

Religion

mercredi 11 janvier 2012

Je suis le verbe de l’idéal, le puits des connaissances mystiques. Je suis l’absolu qui ne se réfute, l’éclat brillant du génie humain. Je suis l’apocalypse, la révélation première des vérités enfouies mais pourtant nourricières.
Je suis l’eau qui abreuve les âmes…
Je suis le croyant et je suis l’athée. Je suis cette agonie du besoin de savoir, cette frénétique quête de certitude. Je suis la clarté qui se dissipe dans l’ombre.
Mes disciples sont légion, leur attitude fervente. Et c’est de cette vive ardeur que découle ma tragédie.
Je suis la victime des bons penseurs, maîtres chanteurs, savants émérites. Le pain béni des affligés, le tout de ceux qui n’ont rien.
J’apporte la paix du cœur… mais sous quelle intention ?
On me nomme judaïsme, islam, christianisme, capitalisme, bouddhisme, nihilisme, zoroastrisme. On me nomme science, expertise…
Je suis à la fois tout et rien de tout cela.
Gare à qui me rencontre uniquement vêtue de certitude hermétique, qu’il sache alors que je ne saurais mieux porter de nom autre que dérive…

Aux Misérables

mardi 10 janvier 2012

A tous les misérables que notre optimisme ignore
A tous les assoiffés, tous les affamés de pain et de justice
A tous ceux que l’œil du destin guette sous leur supplice
A ceux qui ne ressentent plus les blessures sous l’ichor

A vous, je lève ma plume, répand mon encre
Je vous salue mes frères, même si l’hommage ne peut suffire
Même si en soit le geste est vain, démagogue, puérile
Que donc offrir lorsque l’immensité écrase ?

Que façonner lorsque la tâche est démesure ?
Sous l’hypocrisie ambiante, j’offre de joindre mes larmes aux vôtres
De faire coïncider nos peurs et nos espoirs, de vaincre les mensonges, à l’usure,
Munis de vérités improbables.

A tous les misérables, à cette foule dont je suis membre
Démunis qui souffrent dans un silence feutré
Artistement orchestré par les Grands de ce monde,
J’offre ma petite voix contre l’immonde clameur.

Spleen loin d’Idéal – Podcast

mercredi 30 mars 2011

Après un bien longue pause, les podcasts des poèmes vont reprendre tout doucement…

Sans plus attendre voici la version audio de Spleen loin d’Idéal dont le texte avait déjà été publié ici :

Spleen loin d’Idéal