Noveling Life

Univers D'Un Apprenti Conteur – Alsem WISEMAN

Archives de la catégorie ‘Mes livres préférés’

Spin

vendredi 16 mai 2008

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Robert Charles Wilson était un inconnu pour moi. Car si je peux me déclarer un amateur de SFFF[1] , je dois avouer que j’ai toujours privilégié plus la Fantasy et le Fantastique par rapport à la Science Fiction. Aussi, mes lectures y sont bien évidemment moins importantes en termes de proportion (Arthur C. Clarke – Odyssée de l’Espace, un ou deux Isaac Asimov sur Fondation, et un peu plus récemment Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, alors qu’en comparaison ma liste de Fantasy (surtout) et de Fantastique serait tout simplement trop longue à citer). Cela dit, j’aime de temps à autre me plonger dans un univers SF, car j’aimerais bien un jour pouvoir écrire dans ce domaine aussi.

Ayant reçu ce livre en téléchargement libre par le site de l’éditeur Américain Tor Doherty, et lu une critique assez grandiloquente à son propos, un livre qui aurait reçu le prestigieux Prix Hugo, je me suis dit que ce serait une bonne occasion pour moi de découvrir ce qui se fait actuellement dans la SF. Je n’ai pas eu tort !

Je ne vais pas parler de la teneur de l’histoire, ce serait vous gâcher tout le plaisir, mais bien de son impact.

Quand je lis un livre, j’ai plusieurs sources contentement, si je puis dire. Parfois, il peut s’agir de la manière dont l’auteur agence les mots, leur donne vie dans sa prose, en dépit même de l’histoire. Il peut aussi s’agir de la manière d’agencer les événements dans l’histoire. Comment le récit est-il amené ? Comment l’auteur gère la chronologie, le suspense, les cliffhangers [2] ! Est-ce une histoire linéaire ou alors une aux pistes croisées et contorsionnistes ? Enfin, le dernier plaisir d’une lecture chez moi, c’est bien entendu l’histoire elle-même, sa teneur, son propos !

Si Robert Charles Wilson a su m’épater, c’est tout d’abord sur ce dernier point !

J’ai en effet lu plus fine prose, si je le compare par exemple à des grands comme Gene Wolfe ou Stephen R Donaldson. Ceci dit, son écriture possède tout de même beaucoup de poésie, de sensibilité et même de subtilité.

L’histoire est racontée par Tyler Dupree, comme un mémoire, mais qui n’est pas tout à fait linéaire. C’est le récit de la vie quotidienne d’une génération face à un phénomène extraordinaire. Un compte rendu intimiste aux proportions pourtant colossales.

Ce que j’ai aimé le plus dans ce livre, c’est le rendu réaliste des faits pourtant prodigieux, ceci étant réussi grâce à l’approche très humaine du protagoniste qu’est Dupree.

L’histoire se passe dans un futur proche, très proche, et il en résulte des hypothèses, des questionnements qui ne peuvent que nous interpeller. Ultimement, je dirais que Spin est une œuvre très humaine. L’on y gagne certainement à lire ce roman !

Note : 8,5 / 10

Info version française :

Auteur

Robert Charles Wilson

Editeur

Denoël

Date de parution

15/02/2007

Collection

Lunes D’encre

Format

14 cm x 21 cm

ISBN

2207258041

Illustration

Pas d’illustrations

Nombre de pages

500


[1] Science Fiction, Fantastique, Fantasy

[2] Le terme cliffhanger est une expression anglophone qui désigne, dans la terminologie des œuvres de fiction, un type de fin ouverte visant à créer un fort suspense (wikipédia)Spin2.jpg

Till We Have Faces (a myth retold)

mercredi 2 janvier 2008

Un visage pour l’éternité

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Note : 8/10

§ Author : Clive Staples Lewis

§ Publisher: Harcourt Brace & Company; Harvest Book edition (July 9, 1980)

§ Language: English

§ ISBN-10: 0156904365

§ ISBN-13: 978-0156904360

« Le roi de Glome a trois filles. L’aînée, Orual, est fort laide, et porte une affection démesurée à Istra, la benjamine, la plus belle et la plus douce créature de ce royaume barbare. Mais, victime de l’obscurantisme religieux, cette dernière est sacrifiée au dieu de la Montagne grise.

Des années plus tard, Orual est devenue reine, une souveraine crainte et respectée. Meurtrie par les regrets et la solitude, elle se souvient de l’enseignement d’un vieil esclave grec ramené par son père lors d’une campagne, et entreprend le récit de son combat contre les dieux.

Une fantasy âpre, qui rend hommage à la mythologie grecque. Par l’auteur des célèbres Chroniques de Narnia.

EAN / ISBN : 9782253118596

Code Hachette : 3118593

Prix TTC : 6,00 €

Format : 178x110x15 mm – 320 pages » => Quatrième de couverture Le Livre de Poche

Auteur mondialement connu pour ses Chroniques de Narnia, encore plus ces dernières années qui voient leur adaptation cinématographique, Clive Staples Lewis nous offre ici un roman d’une rare profondeur. C’est l’histoire d’une princesse barbare, Orual et de son amour immense et complexe pour sa petite sœur Istra. Cette dernière est aussi belle que l’ainée est laide. Pourtant ces différences mêmes ne font que les rapprocher davantage.

Il s’agit d’un roman écrit à la première personne comme un mémoire (un témoignage) par Orual en personne.

Elle y accuse les dieux.

Comme cette tâche est naturellement gigantesque et qu’en outre, la princesse, devenue reine, cherche à être aussi impartiale que possible, elle y expose les faits depuis leurs origines, en prenant le soin d’analyser les gens et les choses avec discernement, et dans cette tâche, elle ne s’épargne pas elle-même. Ce processus est sans doute l’un des points forts du roman, puisqu’il nous permet d’apprivoiser le personnage, et une affinité magnétique se crée ainsi entre ce narrateur passionné et le lecteur.

L’exploration des comportements et la psychologie des personnages sont tellement bien effectuées, que j’en trouve ce livre important. Important par la justesse de son étude de l’âme humaine et des rapports qu’un individu pourrait entretenir avec ses semblables.

Un seul bémol, peut-être, le rythme qui parfois est lent.

Ce récit est une « adaptation » libre du mythe de Cupidon et Psyché, et en ce sens on peut le classer dans le genre Fantasy, mais une Fantasy véritablement hors des sentiers battus !

Je ne peux que vous le recommander chaleureusement.

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