Au premier jour d’hiver, dès l’aube je marcherai
Je suivrai les sentiers, tenus et torturés
Qui mènent vers ton domaine au cœur de la forêt
Je ferai fi du givre dans mes membres couturés
Je marcherai dès l’aube, obsédé par l’idée
Ineffable dans mon être, de te retrouver
J’oublierai les frimas, les sommets enneigés
Les chants des oisillons, les dangers insoupçonnés
J’aurai devant mes yeux, caché des yeux du monde
Ton image gracile que je vis dans une onde
J’aurai au fond de moi, à l’ombre de mon cœur
Un amour véritable brûlant avec ardeur
J’aurai dans mon regard hanté par tes mystères
Des larmes d’abandon, espérance et misère
Au premier jour d’hiver, lorsque frémissent les arbres
Je serai sur le seuil de ta demeure de marbre