Garde quelque peu de toi ô mon aimée
Quelque peu d’affection à l’abri du dégout
Quelque peu de passion dans les coups portés
Garde quelque peu de toi, même si tu t’en fous
Je te préfère méprisante qu’indifférente
Je te préfère blessée qu’inaccessible
Mais tu sais combien oppressante
Est l’angoisse dans mon cœur répréhensible
L’amour peut faire mal, et vraiment
Il fait souvent plus mal qu’il ne fait bien
Mais le tourment que je reçois du tien
Je le préfère à tous les bonheurs, absolument
Garde quelque peu de toi dans tes yeux
Raconte-moi l’étendue parfaite de ta haine
Laisse-moi pleurer et partager ta peine
Un peu de toi plutôt que cet air insoucieux
Une amitié chère devient souvent amère
Mais les petites joies à jamais échangées
Compensent plus que de raison la misère
Venue tragiquement tout supplanter
Garde quelque peu de toi ô bien-aimée
Je sécherai tes larmes tendrement
Je te raconterai le bonheur à l’avant
Qui n’attend que la guérison de ta plaie
Garde l’entièreté adulée, chérie du toi
Je te préfère vivante, pour ou contre moi